Taryn Simon, décorum et pouvoir
Taryn Simon, “Paperwork and the Will of Capital”, Galerie Gagosian, Rome
Taryn Simon, expose son dernier corpus et donne sa vision “documentaire” du pouvoir des grandes institutions mondiales.
« These flowers sat between powerful men as they signed agreements designed to influence the fate of the world. » —Taryn Simon
Entre la Photographie Objective issue de l’Ecole de Düsseldorf et des Becher et l’ironie héritée du Pop Art, Taryn Simon examine à la loupe certains détails insignifiants du politique et du social pour mieux détourner les codes et mettre en exergue les signes de certaines situations politiques. Signes qui dans une esthétique très léchée et académique, voire théâtrale soulignent la “monstruosité” banale, invisible du pouvoir.
Ici Taryn Simon retient, des grandes réunions politiques mondiales, que les bouquets de fleurs ornant les immenses et luxueuses tables de conférence. Les tirages photographiques reproduisent la distance glaciale, (forme convenue de l’objectivité), d’une démarche ayant l’apparence de la rigueur documentaire, réelle et de longue haleine d’ailleurs.
Mais les couleurs sont accentuées et saturées et confinent au kitsch. Quant aux encadrements ils singent les codes décoratifs de ce genre de grands raouts. Taryn Simon accompagne ses photographies d’herbiers composés des fleurs, identifiées une à une par un botaniste, composant ces bouquets.
Ce travail “botanique” est exposé tel une sculpture sur des stèles cubiques sous verre comme des hommages posthumes, morbides et satiriques.
A voir à la galerie Gagosian, Rome.
TARYN SIMON | “Paperwork and the Will of Capital”.
Galerie Gagosian, Rome. Du 14 avril au 24 juin, 2016.
© Taryn Simon
Courtesy galerie Gagosian
Auteur : Thierry Grizard